Récente est l’histoire de la communauté chrétienne. Vers 1950, elle ne groupait qu’une dizaine de familles : celles de Jean Diakité et de Macaire, aujourd’hui décédés, celle aussi de Badamié. A cette époque, aucun lieu de culte catholique pour desservir le quartier. Pour la prière et pour la messe, les uns se rendaient à la cathédrale, d’autres préféraient se réunir chez les Badamié sous la direction d’un prêtre.

Ils vivaient en bonne intelligence avec les musulmans. Au témoignage du chef de quartier, Monsieur Kelessai Traoré, « la participation aux cérémonies sociales de part et d’autre, était et reste monnaie courante ».

D’année en année, ce petit groupe grandit en vertu des naissances, de l’arrivée de chrétiens étrangers, de conversions plus fréquentes parmi les ethnies qui viennent d’ailleurs.

Le temps des constructions

L’augmentation constante des fidèles rendait nécessaire l’implantation d’un lieu de culte en 1957, le P. Hervé Descours demande et obtientla partie est de la concession actuelle. L’année suivante, le P. Henri Cavrois, curé de la Cathédrale, creuse et pose les fondations de la première chapelle. Le Fr Martin Schuller achève l’ouvrage en 1960. D’abord louée à la famille du Dr. Feron, la partie ouest de la concession, villa comprise, est achetée en 1972 par le P. Hubert Barbier, économe de l’archidiocèse.

La chapelle devenant trop petite, le P. Henri Cavrois entreprend la construction d’une église, financée en partie par les chrétiens eux-mêmes. Les travaux démarrent en 1977 et se terminent l’année suivante. Utilisée pour la première fois le jeudi saint de 1978, l’église fut bénite par Mgr Luc Sangaré le 22 avril 1979 sous le nom de Notre-Dame du Badialan.

 


Travail d’Eglise

L’actuel secteur du Badialan couvre en partie la commune 3 et la commune 4 ; outre le quartier Hamdalaye, il comprend les trois Badialan, Niomiranbougou, kodabougou, n’tomikorobougou. Sur son territoire habite à N’Tomikorobougou, une communauté des filles su Cœur Immaculé de Marie (FCIM), et sont installés deux établissements : le lycée Prosper kamara (dont la construction, débitée en 1960, fut solennellement inauguré trois ans plus tard) et le séminaire Pie XII, fondé en octobre 1958 ? La chapelle du séminaire réunit les chrétiens du « Plateau » et des environs.

De 1967 à 1972 Les premiers prêtres résidents furent les abbés Antoine Diarra, David Traoré et Bernard Courteille. Ensuite, viennent l’abbé Claude Fauvel (de 1972 à 1977), le P. Henri Cavrois (de 1972 à 1986), l’Abbé Olivier Caignet, responsable de la JOC de 1978 à 1986. Le mois de novembre 1986 marque le regroupement, au Badialan, de tout le secteur ouest de Bamako, comprenant aussi Lafiabougou et Djikoroni. Arrive alors le P. Serge Berthon, rejoint par les PP Jan Yan Haandel et Francis Verstraete ; cette nouvelle équipe sacerdotale compte en outre l’abbé Jean –Yves Le Meur, aumônier de la JOC.

Une communauté chrétienne vivante

Les registres paroissiaux attestent, par leurs chiffres, la jeunesse d’une communauté en pleine croissance : entre 1972 à 1986, on dénombre 56 mariages, 792 baptêmes, 274 premières communions, 191 confirmation, 854 enfants inscrits au catéchisme. Mais les chiffres ne rendent guère compte des problèmes qui se posent : église devenue aujourd’hui trop petite aux moments d’affluence, retards aux célébrations dominicales, question du mariage religieux, assistance irrégulières de nombreux enfants aux cours de catéchismes…

Peu à peu, les laïcs ont pris en charge la chorale, l’animation liturgique, quelques classes de catéchisme, les mouvements d’Action Catholique, le SECAMA. Le premier responsable du comité paroissial fut Emile Coulibaly.

La communauté chrétienne s’intéresse à tous, chrétiens et musulmans, avec une attention spéciale donnée aux plus défavorisés. De nos jours, la « charité » s’appelle aussi « développement ». C’est pourquoi, le dynamisme de la communauté se manifeste particulièrement dans l’étude de nuit (CERC), les cours du soir JOC, les activités de promotion féminines par lesquelles, sous la direction de monitrices qualifiées, jeunes femmes et jeunes filles (95 en 1982-83) s’initient aux travaux du ménage et de perfectionnent dans l’art de la couture, du crochet, du tricot, de la cuisine, de la puériculture. Durant cette même année, 1982-83, 166 élèves suivaient les cours du soir donnés par maîtres et monteurs. Dans un climat favorable à l’étude, 83 lycéens ou étudiants apprenaient leurs leçons, rédigeaient leurs devoirs, préparaient leurs examens avec de meilleures chances de réussite que leur camarades assis au bord du trottoir, à la lumière des réverbères.

Une bibliothèque met des livres et documents à la disposition des lycéens et étudiants ; un présentoir leur offre un éventail varié de revues, depuis Etudes jusqu’à Kouakou.

Ainsi, beaucoup de jeunes du quartier (344 en 1982-83) sont touchés. Un fait montre combien ils tiennent à cette œuvre : ils ont sorti de leur poche 1.250.000 francs maliens en 1982-83. Si le centre n’était pas utile, ils n’y seraient pas aussi nombreux chaque jour, et n’y laisseraient pas autant d’argent. Les gens disent : « Les chrétiens font quelque chose pour la jeunesse, et c’est bien fait ». La majorité de ces jeunes, garçons ou filles, sont musulmans ; c’est souvent leur seul point de contact avec l’Eglise. Il faut notrer que l’ensemble de ces activités paroissiales reposent, en grande partie, sur des responsables JOC ou CEC.

Au service de tous

Les responsables du secteur ont le souci de donner une formation complète aux jeunes : formation intellectuelle, éveil à la solidarité, ouverture aux problèmes de vie, formation des filles pour leur futur foyer, éducation de la foi. Le Centre de Badialan prend en mains non seulement les intérêts des chrétiens, mais aussi ceux de tous les habitants du quartier, quelque soient leur métier, leur religion, leur classe sociale. Dans l’esprit du Concile du Vatican II et de l’encyclique Populorum progressio, l’équipe sacerdotale se met au service de tous et, par la formation de nombreux responsables laïcs, démultiplie son action pastorale et sociale.


Paroisse Cathédrale du Sacré Cœur

BAMAKO - BP 298 Bamako                                                         

Tel:  20 22 58 42 

Fax : 20 22 78 50


A Bamako, le mot « cathédrale » s’emploie dans deux sens à la fois distincts et connexes.

C’est d’abord l’église cathédrale, qui, achevée en 1936, signifie la présence de l’Eglise catholique dans la ville ; elle y fut jusqu’en 1957, le seul lieu de culte officiel.

C’est aussi la maison située en face : celle-ci, outre le bâtiment qui héberge une école fondamentale de garçons, groupe les divers services de l’archidiocèse, ainsi que ceux d’une paroisse qui centralise toutes les activités religieuses catholiques de la capitale.

Les débuts

Depuis 1897, Bamako est devenu le siège du Gouvernement de la colonie ; le site connaît alors une transformation rapide, des quartiers vont naître avec artères bien tracées. Le village traditionnel qui s’urbanise est vite envahi par tous les nouveaux venus, fonctionnaires, commerçants et chercheurs d’emploi.

A la fin de cette année 1897, une mission catholique s’établit à Kati, et c’est de Kati que les Pères viennent visiter les chrétiens présents à Bamako. Parmi ceux-ci, on ne compte en 1906 qu’une trentaine d’africains, la plupart employés ou ouvriers étrangers attirés par les chantiers. La population européenne, elle aussi, augmente vite : aux militaires, s’ajoutent des fonctionnaires avec leur famille, ainsi que des commerçants (dont beaucoup dons libanais).

En 1907, la mission acquiert le terrain sur lequel fonctionne l’actuel jardin d’enfants Source Vive. On y construit en 1910 un bâtiment de 15x7m, qui servira de chapelle : il paraît bien petit derrière le superbe bâtiment des postes » On rêve déjà d’une cathédrale, mais un ministère régulier trouve désormais son lieu à Bamako. De plus, en 1914, un Père est demandé pour assurer l’aumônier de l’hôpital du Point G.

Les statistiques officielles de 1922 font états de 500 européens, 100 syriens et quelque 16.000 à 18.000 africains. C’est alors que la décision est prise d’une fondation missionnaires à Bamako/ Mgr. Sauvant achète un terrain où se trouvait le « Soudan-club », et, l’année suivante, un terrain voisin situé de l’autre côté de la rue et destiné à la construction de la cathédrale. On veut, en effet, un monument « susceptible d’attirer l’attention, mais qui ne ressemble pas à une mosquée. »

Le premier curé, nommé en 1923, est le Père René Bazin, qu’assiste le P. Brun, procureur du vicariat apostolique. Quand à Mgr Sauvant, il continuera de résider à Kati jusqu’à ce qu’il regagne la France, en 1926, pour raison de santé. En 1924, les Pères signalent la difficulté de réunir les chrétiens, étant donné la grande variété de leurs origines ; ils espèrent que la construction de la cathédrale facilitera le rassemblement.

L’église cathédrale,

Sitôt la décision prise d’édifier une cathédrale, la collecte des fonds bat son plein, tant sur place qu’en Europe, et l’on commence rapidement les travaux. Le 21 février 1925, la première pierre est bénite par Mgr Sauvant en présence du maréchal Pétain. Deux ans plus tard, le bâtiment est utilisable, mais le curé écrit : « la population européenne en profite bien peu ! Ils se plaignent de l’exiguïté de la chapelle, mais ils ne viennent pas plus dans la cathédrale. « Tout l’effort des Pères se porte sur le repérage des chrétiens africains isolés. On compte alors 300 fidèles.

A la fin de 1924, les Pères doublent la surface de leur maison, pourvue en outre d’un étage à de décembre 1928, Mgr Molin, nouveau vicaire apostolique, s’y installe. Désormais, pendant 42 ans, la « cathédrale » sera en même temps centre du vicariat et paroisse.

Quelques dates interdiocésaines

1930 Les Sœurs Blanches arrivent à Bamako en septembre. Pour elles, a été acheté tout le carré entourant l’ancienne chapelle, avec une demeure à étage (20x10m) qui appartenait à une maison de commerce. Vu sa situation, on appellera communément ce lieu « La Poste ». Elles ouvrent immédiatement une école de quatre classes : deux gratuites pour ceux qui n’ont pas de moyens, et deux payantes.

1931 - 37 garçons et 34 filles sont inscrits comme élèves chez les Sœurs. D’emblée Mgr Molin entend donner une forte impulsion au développement d’écoles.
- Construction de la partie de la maison affectée au vicariat apostolique : trois chambres au rez - de –chaussée, trois chambres à l’étage.
- Deux Sœurs soignent les malades, surtout des lépreux. Les soins n’ont pas seulement lieu en laboratoire, mais au travers de visites à domicile, ce qui leur ouvre de nombreuses portes.

1931-1932 - Cent quinze villages sont visités entre Bamako et Bougouni (prélude à la fondation de Ouélésébougou, quelques années plus tard). La capitale n’est pas seule, en effet, à occuper les missionnaires, qui ont aussi la responsabilité de koulikoro et d’une aire s’étendant en direction de la Guinée. Leurs déplacements ont été facilités par la construction d’une chaussée submersible (Sotuba) inaugurée en février 1929.

1932-1933 Pour pénétrer dans les quartiers, on y organise des séances de projection. La croisade eucharistique groupe 25 enfants, et un cercle d’études démarre.

1935-1936 Construction de trois bureaux et d’un magasin au sud-est de la concession des Pères. Acquisition du terrain de l’actuelle école, par échange avec un terrain de Kayes.
On signale un gros handicap : le personnel missionnaire est trop changeant (trois supérieurs en un an.)
Arrivée du P. Bouvier en 1936 ; son rayonnement marquera la jeunesse.

1949 Le Père Bouvier devient chef de district sportif de Bamako. Trois ans plus tard, hélas, il meurt noyé à Nasso, mais son souvenir demeurera bien vivant, avec celui de son équipe de football La Jeanne. Le grand stade de N’Tomikorobougou portera un temps son nom (actuel stade Mamadou Konaté).

1950 Mgr Molin, qui a démissionné de sa charge, rejoint Faladiè après 22 ans de travail acharné à Bamako. Il laisse à son successeur, Mgr Leclerc, une implantation solide qui va pouvoir se développer régulièrement. Les écoles se sont multipliées. Un cours complémentaire avec enseignement ménager fonctionne, et une classe de 6ème moderne débute. Des mouvements s’organisent : JOC, CFTC, Scouts, Cœurs vaillants et Ames vaillantes. C’est une période de changement socio - politique : un code du travail est mis en place, et Bamako devient commune de plein exercice, avec élection du maire et de ses conseillers. « Accélération de l’histoire, une belle heure pour l’apostolat », dit le nouveau vicaire apostolique.

1954 - Un nouveau bâtiment à étage rejoint à la maison des Pères les deux ailes existantes.
- La cathédrale reçoit son crépissage extérieur et son premier badigeon…


Un archidiocèse est né, la paroisse s’agrandit

Le 14 septembre 1955, une « bulle « romaine établit la hiérarchie en Afrique occidentale. Mgr Leclerc est installé premier archevêque de Bamako, le 21 février 1956, l’année même où démarre à Niaréla, le Centre Professionnel du P. Michel.

En 1958, Les « Rencontres africaines » concourent activement à compléter la formation des femmes et des jeunes filles. A cette époque, la rive droite commence à se peupler, avant même la construction du pont sur le Niger

1959 : Deux prêtres « Fidei donum » viennent seconder le progrès des mouvements d’action catholique. Arrivée aussi d’un moine maronite, responsable de la communauté des 8OO libanais établis au Soudan.

Bamako est devenu une grande ville, et la cathédrale seule ne peut plus rassembler tous les fidèles ; on envisage la création de « secteurs » paroissiaux, bien que le terme ne soit pas encore employé. Dès 1957, c’était le Badialan. La communauté de Missira s’organise en 1960. L’ouverture du pont, en 1962, déclenchera une sorte d’exode vers la rive droite, sur laquelle s’ouvre en 1968, un foyer d’étudiants à Badala, où les Pères viennent s’installer l’année suivante. En 1966, Lafiabougou possède sa chapelle. Korofina voir le jour en 1972.

Un événement significatif est la session nationale des laïcs, du 26 au 30 août 1973. Celle-ci a déterminé une accélération de la prise en charge par les laïcs de multiples activités paroissiales, avec la création de conseils paroissiaux qui confèrent son visage actuel à la grande paroisse « Cathédrale », ainsi qu’à ses nombreuses communautés chrétiennes