Paroisse Cathédrale du Sacré Cœur

BAMAKO - BP 298 Bamako                                                         

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A Bamako, le mot « cathédrale » s’emploie dans deux sens à la fois distincts et connexes.

C’est d’abord l’église cathédrale, qui, achevée en 1936, signifie la présence de l’Eglise catholique dans la ville ; elle y fut jusqu’en 1957, le seul lieu de culte officiel.

C’est aussi la maison située en face : celle-ci, outre le bâtiment qui héberge une école fondamentale de garçons, groupe les divers services de l’archidiocèse, ainsi que ceux d’une paroisse qui centralise toutes les activités religieuses catholiques de la capitale.

Les débuts

Depuis 1897, Bamako est devenu le siège du Gouvernement de la colonie ; le site connaît alors une transformation rapide, des quartiers vont naître avec artères bien tracées. Le village traditionnel qui s’urbanise est vite envahi par tous les nouveaux venus, fonctionnaires, commerçants et chercheurs d’emploi.

A la fin de cette année 1897, une mission catholique s’établit à Kati, et c’est de Kati que les Pères viennent visiter les chrétiens présents à Bamako. Parmi ceux-ci, on ne compte en 1906 qu’une trentaine d’africains, la plupart employés ou ouvriers étrangers attirés par les chantiers. La population européenne, elle aussi, augmente vite : aux militaires, s’ajoutent des fonctionnaires avec leur famille, ainsi que des commerçants (dont beaucoup dons libanais).

En 1907, la mission acquiert le terrain sur lequel fonctionne l’actuel jardin d’enfants Source Vive. On y construit en 1910 un bâtiment de 15x7m, qui servira de chapelle : il paraît bien petit derrière le superbe bâtiment des postes » On rêve déjà d’une cathédrale, mais un ministère régulier trouve désormais son lieu à Bamako. De plus, en 1914, un Père est demandé pour assurer l’aumônier de l’hôpital du Point G.

Les statistiques officielles de 1922 font états de 500 européens, 100 syriens et quelque 16.000 à 18.000 africains. C’est alors que la décision est prise d’une fondation missionnaires à Bamako/ Mgr. Sauvant achète un terrain où se trouvait le « Soudan-club », et, l’année suivante, un terrain voisin situé de l’autre côté de la rue et destiné à la construction de la cathédrale. On veut, en effet, un monument « susceptible d’attirer l’attention, mais qui ne ressemble pas à une mosquée. »

Le premier curé, nommé en 1923, est le Père René Bazin, qu’assiste le P. Brun, procureur du vicariat apostolique. Quand à Mgr Sauvant, il continuera de résider à Kati jusqu’à ce qu’il regagne la France, en 1926, pour raison de santé. En 1924, les Pères signalent la difficulté de réunir les chrétiens, étant donné la grande variété de leurs origines ; ils espèrent que la construction de la cathédrale facilitera le rassemblement.

L’église cathédrale,

Sitôt la décision prise d’édifier une cathédrale, la collecte des fonds bat son plein, tant sur place qu’en Europe, et l’on commence rapidement les travaux. Le 21 février 1925, la première pierre est bénite par Mgr Sauvant en présence du maréchal Pétain. Deux ans plus tard, le bâtiment est utilisable, mais le curé écrit : « la population européenne en profite bien peu ! Ils se plaignent de l’exiguïté de la chapelle, mais ils ne viennent pas plus dans la cathédrale. « Tout l’effort des Pères se porte sur le repérage des chrétiens africains isolés. On compte alors 300 fidèles.

A la fin de 1924, les Pères doublent la surface de leur maison, pourvue en outre d’un étage à de décembre 1928, Mgr Molin, nouveau vicaire apostolique, s’y installe. Désormais, pendant 42 ans, la « cathédrale » sera en même temps centre du vicariat et paroisse.

Quelques dates interdiocésaines

1930 Les Sœurs Blanches arrivent à Bamako en septembre. Pour elles, a été acheté tout le carré entourant l’ancienne chapelle, avec une demeure à étage (20x10m) qui appartenait à une maison de commerce. Vu sa situation, on appellera communément ce lieu « La Poste ». Elles ouvrent immédiatement une école de quatre classes : deux gratuites pour ceux qui n’ont pas de moyens, et deux payantes.

1931 - 37 garçons et 34 filles sont inscrits comme élèves chez les Sœurs. D’emblée Mgr Molin entend donner une forte impulsion au développement d’écoles.
- Construction de la partie de la maison affectée au vicariat apostolique : trois chambres au rez - de –chaussée, trois chambres à l’étage.
- Deux Sœurs soignent les malades, surtout des lépreux. Les soins n’ont pas seulement lieu en laboratoire, mais au travers de visites à domicile, ce qui leur ouvre de nombreuses portes.

1931-1932 - Cent quinze villages sont visités entre Bamako et Bougouni (prélude à la fondation de Ouélésébougou, quelques années plus tard). La capitale n’est pas seule, en effet, à occuper les missionnaires, qui ont aussi la responsabilité de koulikoro et d’une aire s’étendant en direction de la Guinée. Leurs déplacements ont été facilités par la construction d’une chaussée submersible (Sotuba) inaugurée en février 1929.

1932-1933 Pour pénétrer dans les quartiers, on y organise des séances de projection. La croisade eucharistique groupe 25 enfants, et un cercle d’études démarre.

1935-1936 Construction de trois bureaux et d’un magasin au sud-est de la concession des Pères. Acquisition du terrain de l’actuelle école, par échange avec un terrain de Kayes.
On signale un gros handicap : le personnel missionnaire est trop changeant (trois supérieurs en un an.)
Arrivée du P. Bouvier en 1936 ; son rayonnement marquera la jeunesse.

1949 Le Père Bouvier devient chef de district sportif de Bamako. Trois ans plus tard, hélas, il meurt noyé à Nasso, mais son souvenir demeurera bien vivant, avec celui de son équipe de football La Jeanne. Le grand stade de N’Tomikorobougou portera un temps son nom (actuel stade Mamadou Konaté).

1950 Mgr Molin, qui a démissionné de sa charge, rejoint Faladiè après 22 ans de travail acharné à Bamako. Il laisse à son successeur, Mgr Leclerc, une implantation solide qui va pouvoir se développer régulièrement. Les écoles se sont multipliées. Un cours complémentaire avec enseignement ménager fonctionne, et une classe de 6ème moderne débute. Des mouvements s’organisent : JOC, CFTC, Scouts, Cœurs vaillants et Ames vaillantes. C’est une période de changement socio - politique : un code du travail est mis en place, et Bamako devient commune de plein exercice, avec élection du maire et de ses conseillers. « Accélération de l’histoire, une belle heure pour l’apostolat », dit le nouveau vicaire apostolique.

1954 - Un nouveau bâtiment à étage rejoint à la maison des Pères les deux ailes existantes.
- La cathédrale reçoit son crépissage extérieur et son premier badigeon…


Un archidiocèse est né, la paroisse s’agrandit

Le 14 septembre 1955, une « bulle « romaine établit la hiérarchie en Afrique occidentale. Mgr Leclerc est installé premier archevêque de Bamako, le 21 février 1956, l’année même où démarre à Niaréla, le Centre Professionnel du P. Michel.

En 1958, Les « Rencontres africaines » concourent activement à compléter la formation des femmes et des jeunes filles. A cette époque, la rive droite commence à se peupler, avant même la construction du pont sur le Niger

1959 : Deux prêtres « Fidei donum » viennent seconder le progrès des mouvements d’action catholique. Arrivée aussi d’un moine maronite, responsable de la communauté des 8OO libanais établis au Soudan.

Bamako est devenu une grande ville, et la cathédrale seule ne peut plus rassembler tous les fidèles ; on envisage la création de « secteurs » paroissiaux, bien que le terme ne soit pas encore employé. Dès 1957, c’était le Badialan. La communauté de Missira s’organise en 1960. L’ouverture du pont, en 1962, déclenchera une sorte d’exode vers la rive droite, sur laquelle s’ouvre en 1968, un foyer d’étudiants à Badala, où les Pères viennent s’installer l’année suivante. En 1966, Lafiabougou possède sa chapelle. Korofina voir le jour en 1972.

Un événement significatif est la session nationale des laïcs, du 26 au 30 août 1973. Celle-ci a déterminé une accélération de la prise en charge par les laïcs de multiples activités paroissiales, avec la création de conseils paroissiaux qui confèrent son visage actuel à la grande paroisse « Cathédrale », ainsi qu’à ses nombreuses communautés chrétiennes