Paroisse Notre Dame Auxiliatrice                            

KATI - BP 4 Kati


 

Au temps de Mgr Toulotte, vicaire apostolique du Sahara et du Soudan, le P. François Ménoret, fonde en août 1987, la mission de Kati, où il reste lui-même peu de temps. La date officielle d’ouverture correspond à l’arrivée sur place, le 18 décembre 1897, des PP Eveillard et Mahiet, accompagnés du Fr. Gonzague. Ils sont invités par l’administration militaire à s’installer près de son hôpital, à Hérèmakono (Nord-est du camp). Le 18 décembre 1898, une équipe des SS Blanches les rejoints et s’emploie aux soins de l’hôpital.

Comme les missionnaires pouvaient s’y attendre, les traditions religieuses locales, imprègnent toute la vie du peuple, et la situation de départ fut très peu gratifiante pour ces porteurs d’un nouveau message. En dépit de leur dévouement, des services rendus, des visites effectuées tant à Kati que dans les villages environnants, (tels, à l’époque, Bamako, et koulikoro..) leurs fidèles des dix premières années se composaient surtout d’étranger et d’enfants baptisés en danger de mort.

Quelques heurs et malheurs d’une paroisse nonagénaire

1900-1905 La première installation matérielle comprenait une quinzaine de cases à toit conique, ainsi qu’un début de verger. Les Pères conserveront cette place jusqu’en 1910, bien qu’elle soit loin du centre de Kati.

1906 -Année particulièrement difficile : disette et fièvre jaune. L’anticléricalisme français bat son plein, et l’on dénigre publiquement les Pères.
- Les essais agricoles de pommes de terre et de bananes fournissent quelques ressources à la mission (mais échec pour le café…)
- les ouailles sont fort peu nombreuses. Des enfants (d’abord 3 dont un baptisé, puis 5) accompagnent les Pères dans les tournées. On compte 12 néophytes à Kati, 12 à Koulikoro et une trentaine à Bamako. Quant aux chrétiens existants, ce sont pour la plupart des employés ou des ouvriers étrangers à la place, attirés par les chantiers et peu enclins à une pratique religieuse.

1907 - Les villages de Kamblé, Farafiè et Pièbougou manifestent un intérêt pour la mission. N’Tonimba aussi fait bon accueil aux Pères.
- Un ménage s’installe près de la mission, qui héberge les sept premiers écoliers.

1909 Visant une autosuffisance de leur établissement, les Pères empruntent en novembre, une somme de 2.000 Francs à la Maison Morel et Prom, qui accepte le remboursement en pommes de terre.

1910 - Devant s’éloigner du camp militaire, les missionnaires ont enfourché leurs ânes et, en quête d’un nouveau lieu, se sont rendus à Kati Koro chez Morimoussa Diarra, alors chef de village. « Cherchez vous-mêmes, leur dit-il, un endroit qui vous convient, et informez-moi par la suite ». Le choix se porta sur un site élevé, dans la partie nord du village, sur la route de Kolokani. « Je ne vous conseille pas cet endroit, remarque Morimoussa, car c’est le bosquet sacré (ntomotu) des jeunes gens, un lieu hanté de « jinèw ». En dépit de cet avertissement, le choix fut maintenu, et les jeunes durent déplacer leur bosquet sur Dialakoro kin ( l’actuel Banankin). Outre le don de ce site, Morimoussa allouera aussi à ses hôtes, des terres de culture : « Quand on donne une place d’habitation à quelqu’un, on se doit de lui offrir aussi des terres pour sa survie. Prenez donc, à cet effet, les bas-fonds situés au nord-est de votre nouvel emplacement ».
Les PP Coquerel, Bernard, Toulet et Danban, opèrent le transfert de la mission dans le nouveau domaine de 23 ha concédé par Morimoussa Diarra, à une demi-lieue de l’emplacement précédent. Le 1er mars, , les missionnaires s’installesnt dans une maison de 30m baâties en trois mois (8 pièces avec véranda).
Construction de deux cases-chapelles à Sikoro et Pièbouogu. Les jeunes qui s’y présentent sont malmenés par les « vieux ».
Bonne saison des pluies : récolte de 2.200kg de pommes de terre (l’exploitation se diversifia par la mise en culture de légumes et de fruits tels que bananes, mangues, oranges, mandarines. En 1924, le P. Verdouk parvint à bénéfice net de 10.000 francs)

1911 - Bamako possède désormais sa chapelle, visitée toutes les semaines.
- l’internat scolaire se développe : 21 pensionnaires, dont deux sont baptisés cette année, suivent quatre heures quotidiennes de classe, et font quatre heures de travail manuel pour assurer leur subsistance.

1912 - Deux groupes de chrétiens sont établis au pourtour de la mission : d’une part des hommes plus ou moins itinérants à l recherche de travail, d’autre part des paysans stables qui ont même décidé de cultiver une terre en commun, un jour par semaine »pour aider à la propagation de la foi ».

- Le 24 juillet, le feu détruit la toiture de la résidence des Pères.

1914-1918 - La guerre mondiale ne va pas sans répercussions sur le travail quotidien. Les Pères restent à deux et changent trop souvent, au gré des aléas de la mobilisation ; ils ferment l’internat (dont les pensionnaires repartent en famille), et sont pris à plein temps par la visite des villages. On note le zèle des catéchistes : Marcel, Cyr Pierre, Marie-Augustine, suppléant à l’absence des missionnaires. Douze anciens élèves sont eux-mêmes mobilisés.

Les événements de Zanbougou et Nkoumbi avec la résistance de Diosé, créent un climat d’insécurité.
Au 30 juin 1976, on compte 190 chrétiens (dont 39 à Kati) 31 catéchumènes et 26 postulants

1921 Mgr Sauvant, qui succède à Mgr Lemaître, devient Vicaire apostolique de Bamako, mais s’établit avec son Procureur à Kati (jusqu’en 1928)

1923 Peu à peu s’est développée dans les villages, une activité catéchétique : le fidèle le plus instruit remplit maintenant auprès de son entourage, le rôle de catéchiste, sans recevoir aucune rétribution. A Kati même, trois catéchistes sont rétribués pour le temps qu’ils consacrent à cette tâche (Marcel Sangaré, Véronique Kané et sa sœur cadette Anna) ; deux veuves pieuses se sont mises au service de la mission, non seulement pour l’accueil de femmes arrivant de la campagne, ou celui d’écoliers sans logis, mais pour des visites aux familles.

-Vingt sept villages sont évangélisés. On compte 202 chrétiens et 32 catéchumènes. Plusieurs nouveaux lieux deviennent réceptifs à l’annonce de la Bonne Nouvelle ; le retour des anciens combattants contribue à une plus large ouverture des villages. Parmi les catéchistes, les femmes ne sont pas les dernières en fait de dévouement à la fois chrétienne.

Le poste de Bamako, avec koulikoro, est détaché de Kati.
Nouvelle chapelle à Ntouban, où habitent 27 baptisés.
Depuis l’année précédente, l’exploitation du jardin (dont s’occupe le Fr. Maxime), fait vivre le poste.
Le tribunal chrétien (un juge et deux assesseurs), fonctionnait depuis 1976, mais cette année marque sa reconnaissance statutaire par le Gouverneur.
1er octobre : la portion de voie ferrée Thiès-Kayes, terminée, met Kati à 40 heures de Dakar et à 11 jours de Paris !
La rentrée scolaire 1923-24, groupe l’effectif satisfaisant de 18 élèves, dans l’espoir que l’école « devienne une pépinière de catéchistes et de prêtres ».

1924 A Noël, arrivée du P. Courteille avec six séminaristes : ils demeureront ici jusqu’en 1930.

1925 On dénombre 130 chrétiens à Kati, 140 dans les villages, et un total de 79 catéchumènes.
- l’école compte maintenant 25 élèves, mais étant donné que celle-ci n’est pas habilitée à délivrer de diplôme, les enfants ne pourront jamais poursuivre leurs études à l’école supérieure officielle.
- Arrivée d’une mission protestante

1926 Dix huit baptêmes d’adultes entre Pâques et noël.

1927 - Année très dure, grande disette. Kati accueille cependant ses premiers élèves catéchistes.
- Le feu détruit les dépendances de la mission, entre résidence et séminaire.
- Mgr Sauvant par pour l’Europe. Il ne reviendra pas.

1928 - Une douzaine de familles habitent autour de la mission. Dans cinq villages, les chrétiens se réunissent matin et soir pour prier.
- On connaît bien le problème des filles de catéchumènes promises à des polygames. Début d’une caisse dotale ou de « rachat ».

1929 - Au mois de mai, Faladiè est détaché de kati, et le séminaire ne tardera pas à s’y rendre sous la conduite du P. Sabeau.

1930- La construction de l’église est achevée. Le bâtiment de l’ancienne chapelle est utilisé pour des logements.

1933 Premier bâtiment scolaire construit en matériaux définitifs.

1934 La multiplication des jardins villageois réduit la rentabilité de l’exploitation agricole de la mission ; le Fr. Maxime lance alors un élevage de porcs.

1937 - Le P. Guérin, curé depuis cinq ans part à Nzérékoré (Guinée) où il est nommé préfet apostolique.
- Tous les agrumes ont crevé d’une maladie inconnue.

1938 En juin, fermeture de l’école de catéchistes

1943 Mgr Molin décide la construction du noviciat des filles soudanaises de Marie. Elles s’y installeront en 1946

1947 Deux sœurs africaines viennent régulièrement enseigner le catéchisme à la paroisse.

1950 - Deux ordres de difficultés sont signalés : l’un se rapporte au mariage (taux trop élevé de la dot et refus des filles de se marier en brousse) l’autre concerne le nombre restreint des catéchumènes pour tant de villages visités.

Le 27 août, la congrégation des filles soudanaises de Marie ouvre à Kati la Communauté Notre –Dame de Liesse, pour le service de la paroisse et l’accueil des petites aspirantes.
1951 - Séparation de l’école en deux établissements distincts, l’un où les sœurs blanches assurent l’enseignement des filles, l’autre dans lequel les garçons sont pris en charge par des maîtres sortants de Toussiana.

1954 Début de la « Légion de Marie »

1956 Ouverture de quatre « écoles catéchistiques »dans les villages. Dans ces écoles tenues par des catéchistes, les enfants s apprennent pendant deux ans les rudiments de la lecture et du calcul, ainsi que le catéchisme. Les meilleurs élèves continueront leur scolarité à l’école de Kati.


Vers les lendemains qui chantent…

A la veille de l’indépendance du Mali, la paroisse de Kati avait acquis son
actuelle configuration, dans laquelle s’efforce de progresser une communauté chrétienne vivante.

L’école dispense à présent un enseignement fondamental complet : deux groupes (Aet B) pour le premier cycle et un second cycle prolongeant le premier cycle du groupe A.

Des documents chrétiens se sont formés :

La Légion de Marie comprend quatre groupes à Kati et un à Ntoubana :
Sainte Monique rassemble des jeunes femmes désireuses de mettre en commun leur idéal de mères et de familles chrétiennes. Elles constituent, en outre, une équipe d’animation liturgique très active.
Les amis de Kisito, proposent aux enfants du premier cycle, une formation humaine et spirituelle.
La CEC et l JAC, ont accompli leurs premiers pas
Une section du SECAMA rend de nombreux services, tout en fonctionnant avec le lot de problèmes que cet organisme socio-caritatif connaît dans d’autres endroits..
Un « Conseil » supervise et dirige les activités de la paroisse. Ses membres sont choisis de façon à représenter toutes les couches de la communauté chrétienne.

 

Fidélité du Souvenir

En 9O ans, la paroisse a vu se succéder de nombreux prêtres, au nombre desquels trente-trois déjà ont assumé la responsabilité de curé. Dix de ces prêtres sont inhumés à Kati

Antoine Rigouste + 1903 (28 ans)
Paul-Emile Goguey + 1908 (43 ans)
Paul Decottignie + 1923 (13 ans)
René Bazin + 1925 (46 ans)
Emile Courteille + 1927 (57 ans)
Henri Baranger + 1934 (42 ans)
Léon Charvier + 1940 (33 ans)
Jacques Cusset + 1942 (35 ans)
Paul de Goesbriand + 1952 (42 ans)
Jean Baptiste Meiller + 1969 (59 ans)

Deux Sœurs des Filles du Cœur Immaculé de Marie, reposent elles aussi dans la terre d’une paroisse qu’elles ont servie avec amour.

Paul Marie Konaté + 1972 (30 ans)
Solange Dembélé + 1987 (31 ans)


Paroisse des Martyrs de l’Ouganda

DJELIBOUGOU - BP 298 Bamako

Presbytère :  Tel : 20 79 15 31  


A l’heure actuelle, ce secteur paroissial englobe une population de quelques 175.000 habitants, dont 1.400 baptisés et 150 catéchumènes. Son territoire recouvre la commune 1 de Bamako, ainsi que la campagne environnante sur la route de Koulikoro, jusqu’à Tienfala.

Enoncées brièvement, les conditions du travail pastoral sont les suivantes :
Un prêtre à temps complet, trois sœurs, deux prêtres donnant un coup de main
Vingt-cinq catéchistes bénévoles ;
Cinq centres de promotion féminine (250 femmes,4 responsables et 4 monitrices) ;
Huit comités de SECAMA, coiffés par un comité paroissial participant aux projets « puits Banconi », atelier des aveugles, cabinet dentaire…
Deux groupes de Légion de Marie, CEC, CEC-U, MMTC, Amis de Kisito, chorale.
Il vaut la peine de relater chronologiquement l’histoire de ce développement.

1972 La Société des Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs) achète un terrain à Korofina-Nord, pour y implanter sa Mission Régionale. Le choix s’est porté surs ce quartier calme et un peu isolé, afin de permettre en même temps un accueil des Pères fatigués ou malades. Ce sont les PP. Antoine Paulin, régional, et Bob Gertman, assistant, qui s’y installèrent les premiers.

Quelques chrétiens sont dispersés dans les quartiers environnants, qui dépendent du secteur paroissial de Missira animé par le P. Landon. Le Régional et son assistant acceptent d’assurer un certain service paroissial dans le secteur, sous la responsabilité pastorale de Misira. Une vingtaine de fidèles se réunissent alors dans le « salon » des Pères pour la messe dominicale : il s’agit principalement des familles de Louis Sangaré, Dominique Tounkara, Vincent Mounkoro, Georges Traoré, Alphonse Sangaré…

1975 B. Gertman est remplacé par le P. Ascensio Iguarran comme assistant du Régional.

A partir de ce moment, la maison va se trouver vite entourée par l’explosion démographique des quartiers spontanés de Bankoni, Fadjiguila, Doumanzan, Boulkassoumbougou, et le lotissement très rapide de korofina et Diélibougou. Chassés de la brousse par la sécheresse, et du centre-ville par la cherté des locations, les plus pauvres affluent dans les quartiers spontanés et commencent un mouvement qui ne se ralentira qu’en 1988, avec le lotissement de ces quartiers. En même temps, Korofina et Diélibougou voient affluer une population de fonctionnaires et de commerçants qui s’installent sur les nouveaux terrains lotis.

1978 L’équipe régionale se renouvelle. Le P. de Champagny est nommé Régional, et le P. Joseph Stamer assistant. Un peu plus tard, le Frère Joseph Staubli leur est adjoint comme économe régional. C’est avec cette équipe de trois qu’un nouveau secteur pastoral va réellement démarrer. Un peu plus tard encore, arrive le P. Bertram pour se reposer à Korofina, où il assure quelques services paroissiaux.

1980 Détaché du secteur de Misira, Korofina est érigé en secteur paroissial autonome dont le Régional des PP. Blancs devient responsable. On compte alors environ 500 chrétien.

Le premier « conseil paroissial » est mis en place, avec Louis Sangaré comme président, cependant que s’installe le premier bureau du SECAMA, dirigé par Alphonse Sangaré. La messe dominicale est maintenant célébrée dans la cour de la maison régionale, où un petit hangar a été aménagé à cet effet. Le secteur se structure, et voit l’ébauche de six communauté de quartier : trois à Bankoni, une à Fadjiguila, une à Diélibougou, et une à Boulkassoumbougou. Dans l’intention de promouvoir une action sociale, on décide de construire dans les quartiers, des centres polyvalents qui puissent servir la promotion féminine, et devenir lieux de rassemblement pour les communautés chrétiennes de quartier.

1982 Le premier de ces centres ouvre en octobre, à Banconi-Salembougou

En novembre, arrive le P. Jean –Pierre Depauw, spécialement chargé du ministère paroissial sous l’autorité du Régional ! Les communautés de quartier se développent, et un bulletin de liaison à peu près bimestriel est lancé, contenant des thèmes de réflexion et des commentaires surs les testes liturgiques des dimanches.


1983 Ouverture du centre de Bankoni-Dinaguénébougou

Mise en place d’une ébauche de comité de gestion
Développement du SECAMA, démarrage du projet « puits Bankoni »

1984 C’est l’année où les communautés de quartier commencent vraiment à se prendre en charge. La catéchèse est réorganisée en fonction des quartiers, lesquels, ont leurs catéchistes pour les enfants et pour les adultes. L’action socio-caritative se structure : chaque quartier a son président, son animateur, son responsable des célébrations, son comité d’animation des centres de promotion féminine. Les réunions sont hebdomadaires ou bi hebdomadaires.

En décembre, suite à l’acquisition d’une concession, de la paroisse quitte la maison régionale des PP Blancs et s’établit dans ses propres locaux. Une église provisoire y est construite, la maison est transformée en bureaux. La première célébration dans cette église est celle de la messe de Noël.

1985 En conséquence du déménagement de l’année précédente, une nouvelle communauté de quartier se crée : celle de Korofina, détachée du groupe Fadjiguila-doumanzana devenu trop grand. En même temps, le catéchuménat se développe considérablement.

L’équipe régionale est renouvelée : les PP de Champagny et Stamer sont remplacés par le P. Villié, régional, et le P. Happe, assistant.

1986 Ouverture du centre de Babouyabougou, à Korofina-sud. Mise en place définitive du Comité de gestion ou « conseil économique ».

Le 1er novembre, Mgr Sangaré vient bénir l’église, placée sous le patronage de St Kizito.

1987 Le remembrement de Bankoni entraîne la destruction du centre de Salembougou, dont les activités sont transférées à korofina –Nord, dans un nouveau local en construction.

Une congrégation religieuse, les Sœurs de la Divine Providence de Saint jean de Bassel, accepte de venir s’installer dans le secteur. Celles-ci, au nombre de trois, arrivent le 22 septembre et gagnent aussitôt Faladjè pour l’apprentissage du bambara pendant six mois.

En octobre, on ouvre le centre de korofina-nord, où une bibliothèque en voie d’aménagement devrait fonctionner dès le courant de l’année prochaine. Ce même mois, l’autorité régionale laisse au P. Depauw, l’entière responsabilité pastorale du secteur.

1988 Pâques de cette année marque un tournant pour la vie du secteur, avec le début du travail des sœurs dans les domaines de la promotion féminine, ainsi que de la catéchèse des enfants et des adultes.

Avant 1966, seulement sept familles chrétiennes vivaient dans ce quartier : pour la messe, elles se rendaient à la cathédrale ou à la chapelle du Badialan. Ce fuit l’année où l’on construisit un local comprenant une modeste chapelle et une maison que vint habiter une communauté des petites sœurs du Sacré Cœur. Certains chrétiens se joignirent aux sœurs pour la liturgie du dimanche dans la chapelle ; quand la messe ne pouvait y être dite, faute de prêtre permanent, ils participent à la célébration eucharistique qui la remplaçait. Par la qualité de leur accueil et leur continuelle disponibilité, les petites sœurs du sacré cœur peuvent être considérées comme les fondatrices d’une vie paroissiale à Lafiabougou
 

La construction d’une communauté chrétienne

Dès les années 1968-1969, une légion de Marie avait été créée par le P. Landon : prière hebdomadaire, visites dans les familles et dans les hôpitaux constituaient, pour les légionnaires, des tâches primordiales qui se poursuivent aujourd’hui.

En 1973, arriva l’abbé Fauvel, qui mit en place le premier comité paroissial, et participe beaucoup à l’organisation locale du SECAMA, tant par ses conseils de pasteur que par les aides financières obtenues par son intermédiaire. Grâce à lui se forma, en 1975, une équipe de la CEC dont le premier responsable fut M. Thomas Lazare Keïta.

Pour mieux vivre au sein du voisinage leur vocation de prière et d’amitié, en partageant son existence quotidienne, les petites sœurs du Sacré Cœur, avaient quitté en 1974, le local paroissial. Elles cédèrent alors cette place à Thérèse et Clotilde, deux filles du Cœur immaculé de Marie, dont la communauté s’est ensuite renforcée par l’accueil d’autres sœurs de cette congrégation diocésaine.

A partir de 1977, l’abbé olivier continue avec le même élan, l’œuvre de son prédécesseur. Il organisa une équipe liturgique de jeunes qui assure l’animation des messes. Il faut encore noter qu’ici les premiers catéchistes ont été des jeunes. Ce fut aussi l’époque des débuts de Kizito et de la JOC. Au fil des années, la communauté chrétienne grandissait, au point que pour la messe du dimanche, la moitié des participants devaient rester en dehors de la chapelle. Il fut alors décidé de construire une véritable église, où, pour la fête de Noël 1979, tous pouvaient aisément se réunir dans la joie.

Jeunes chrétiens et jeunes chrétiennes

Appelé à devenir responsable panafricain de la JOC, l’abbé Olivier fut remplacé en 1981 par le P. Serge Berthon. Celui-ci favorisa beaucoup l’épanouissement de la vie paroissiale, dont la convivialité s’enrichit par l’apport de deux mouvements de jeunes. Ce fut d’abord l’instauration du cèsiri- ton (« société du mettons-nous au travail »), créé le 23 octobre 1983 : un groupe de jeunes chrétiens s’assemblent au service de l’Eglise, prennent en charge la liturgie et l’organisation d’une chorale. Les jeunes femmes ne furent pas en reste, car, répondant à une initiative des sœurs africaines, elles formèrent un groupe qui porta plus tard le nom de tèriya-ton (« société de l’amitié »). Le but de cette association chrétienne féminine est de développer l’esprit d’amitié, d’entraide et de promotion de la femme. Comment, au passage, ne pas saluer avec reconnaissance, une telle réalisation. ?


Paroisse Sainte-Monique

BADALABUGU - BP 298 Bamako

Tel : 20 22 25 57


 

A partir de 1955, quelques habitants de Bamako, s’installent sur la rive droite du fleuve Niger, et forment un quartier appelé communément (non administrativement) Badalabougou, c'est-à-dire le « campement au bord du fleuve ». Parmi eux, au moins deux familles chrétiennes, celle de Julien Keîta, agent de l’hydraulique aujourd’hui décédé, et celle d’Antoine Samaké, ferrailleur. Dans ces années-là, les gens passaient le fleuve en pirogue pour aller en ville et c’est ainsi que faisaient les chrétiens pour se rendre à la messe du dimanche. Pendant la saison des pluies, un bac était mis en service. Quand un prêtre rendait visite aux familles qui continuaient de s’établir à Badalabougou, par exemple celles de Marcel Dembélé et de Jean Chapsal, il passait à don tour la rivière avec son vélo, soit en pirogue, soit en b

La construction du pont, menée bon train entre 1960 et 1962, déclenche un intense développement de la rive droite : quartiers et bâtiments se multiplièrent, cependant que de nombreux Bamakois quittaient la rive gauche pour s’établir de l’autre côté du fleuve. En 1968, trois établissements scolaires étaient implantés sur la colline de Badalabougou : un lycée, une école normale secondaire et l’Ecole Normale Supérieure.

Alors se pose avec acuité, le problème de l’évangélisation de la rive droite

Le foyer de Badala

Dès janvier 1968 s’achève la construction de ce foyer : un important ensemble de bâtiments comprenant une maison de communauté, ainsi qu’un centre d’accueil pour les élèves –maîtres de l’enseignement catholique fréquentant l’Ecole Normale Secondaire ou l’Ecole Normale Supérieure. Avec ces deux établissements publics, l’Etat se chargeait de la formation professionnelle des enseignants ; la vocation du centre d’accueil était de proposer aux futurs maîtres de l’enseignement privé catholique un complément de formation, surtout spirituelle.

Attaché au lycée Prosper Kamara, le P. Louis Dauvergne vient célébrer la messe dominicale dans l’une des salles du foyer, et rendre visite aux familles des nouveaux quartiers qui se constituent. Sur un cahier d’écolier, il ouvre le registre des baptêmes, dont le premier est celui de Félicie, fille de Robert Sacko et de Marie-Claire Samaké, née le 12 mars 1968 et baptisés le 17 mars. D’après ce même registre des baptêmes, le P. Dauvergne assura le service paroissial jusqu’au début d’août 1969. Le P. Georges Plenier prit alors son relais, le registre porte pour la première fois sa signature en date du 20 septembre pour le baptême de Geneviève Keïta, de flabougou (actuel Daoudabougou) : c’est le quatorzième baptême du secteur. Entre temps, l’Abbé Pierre Kanouté, directeur national de l’enseignement privé catholique, avait été nommé pour l’animation spirituelle du foyer, mais il ne rejoindra Badala que plus tard.

En octobre 1969, le foyer de Badala ouvre ses portes aux premiers élèves-maîtres.

Développement d’une vie paroissiale

Dans ce même mois d’octobre 1969, le P. Henri Cavrois, Supérieur régional des PP Blancs, vient s’installer dans la maison de communauté de Badala. Il y est rejoint, le mois suivant par le P. Henri Verstraete, premier prêtre paroissial affecté au secteur de Badala. Le P. Verstraete y restera jusqu’en 1985, assisté à partir de 1971 par un autre prêtre, puis en 1974 par sœur Jacqueline Piron. En 1986, l’abbé Jean Marie Traoré est nommé à la tête d’une équipe maintenant composée de trois prêtres et de trois sœurs.

Journées de formation et « thèmes d’année » jalonnent une pastorale dont une difficulté parmi d’autres, est d’atteindre des paroissiens qui sont fort dispersés dans l’espacer, étant donné les nombreux quartiers qui peuplent à présent la rive droite. Voici, à titre d’exemple, les deux thèmes retenus entre 1980 et 1982 : « Appelés à vivre en communauté chrétienne de quartier » « la communauté chrétienne engagée à vivre l’évangile dans les réalités du quartier et du lieu de travail ». En même temps, quatre journées de formation ponctuaient l’année 1981 : « comment construire soi-même des foyers améliorés ? » « Les communautés chrétiennes de quartier » « Quelle communauté pour prier et vivre en chrétien ? », « les réalités musulmanes et le dialogue de tous dans la vie ».

Dès 1972, huit groupes de quartier s’exercent à comprendre comment le passage d’un simple regroupement confessionnel à la « communauté chrétienne » ou communauté de base ne s’opère qu’en approfondissant le sens de l’Eglise, peuple de Dieu, signe et moyen de la véritable unité.

Le 1er novembre 1973 se tenait une réunion préliminaire pour la mise en place d’un comité paroissial à Badalabougou. A cette occasion, M. Daniel Konaté s’exprimait dans ces termes : « La session nationale des laïcs , tenue à Bamako du 26 au 30 août 1973, a particulièrement mis l’accent sur le Comité paroissial, qu’elle considère comme étant la structure de base la mieux adaptée, parce que favorisant une participation réelle et efficace des laïcs à l’évolution de l’Eglise locale ». De ce fait, le comité paroissial se présente comme lieu privilégié de dialogue et de partage des responsabilités, lieu de réflexion de discernement communautaire pour une authentique édification d’église.

Promotion féminine et santé

En 1976, chaque quartier est doté d’une « caisse pharmacie ». L’initiative de ce service visait à secourir les malades en mettant à leur disposition, sur place, des médicaments de base : nivaquine, aspirine, ganidan, pansement pour les plaies. L’opération fonctionne dans un esprit coopératif, impliquant une participation financière à l’achat des médicaments, une gestion intelligente et des conseils sanitaires appropriés. Accessible à tous les habitants du quartier, ce genre de « caisse-pharmacie » atteste que la charité du Christ ne concerne pas que les chrétiens.

A partir de 1974, les femmes se réunissent pour parler des problèmes d’hygiène qu’elles ont à affronter. Un seul centre de promotion féminine (CPF) est alors en activité. Or beaucoup de filles, renvoyées de l’école, restent chez leurs parents auxquels elles posent de sérieux problèmes. Que faire ? Les rassembler à Badalabougou est impensable pour des raisons de transport. D’où la décision de multiplier les emplacements. Ainsi, en plus de Badala-sema qui existait déjà, furent créés six CFP : à Sabalibougou, Daoudabougou, Niamakoro, Nanyanbougou, Sogoniko et Falajè. Cette organisation devient fonctionnelle en octobre 1980. Chaque centre se veut au service du quartier, pour contribuer au développement social, culturel, économique de la femme malienne. Il constitue un lieu où la communauté paroissiale se met visiblement à la disposition du pays, en vue de la promotion de la femme dans le respect de sa personnalité. Fonctionnant dans un esprit de créativité, d’entraide amicale, de solidarité, d’ouverture, il ne se limite pas seulement aux cours de coupe, de tricot, de couture, de cuisine, d’alphabétisation, ou de perfectionnement dans la lecture, mais il entend aborder tous les problèmes qui intéressent la jeune fille et la femme aujourd’hui : hygiène, santé, planification familiale, valeur nutritive des aliments, habitat, ameublement, intégration dans la société…Au bout du compte, le Centre se veut un lieu de rencontre, où femmes et jeunes filles apprennent à mieux se connaître, à échanger leurs expériences.

1982- marque le début d’un « service d’ordonnances » pour les malades qui, faute de moyens, ne peuvent se procurer les médicaments prescrits.


Rencontre de Dieu dans le service des autres.

« Aimer son prochain comme soi-même » est le second commandement inséparable du premier, qui consiste à aimer Dieu de tout son cœur. Il s’agit d’un impératif communautaire autant qu’individuel, et les activités paroissiales tentent, en se diversifiant, de se fondre dans un tel creuset de charité. En 1982, chaque communauté de quartier organise, en son sein, une équipe de « conseillers familiaux ». Ceux-ci ont pour tâche de prendre part aux premières démarches de demande en mariage (don des colas), de garantir les engagements pris dans les mariages mixtes (entre communauté chrétienne et communauté musulmane), de suivre fraternellement ces foyers, de promouvoir l’entente dans les couples en difficulté, de faire découvrir aux jeunes la profonde valeur du mariage chrétien lors de week-ends de formation et d’échange régulièrement prévus au temps de Pâques. Le service de telles équipes, exige compétence, patience, prudence et franche collaboration.

Le mois de juin 1983, voit la création de deux comités SECAMA, correspondant aux deux communes du secteur, cependant qu’est instituée la pratique d’une « journée-bilan » dont l’objet est de faire le point sur l’année pastorale écoulée.

La communauté chrétienne de Badala, comme les autres, est confrontée à bien des défis, dont quelques uns peuvent ainsi s’énumérer :
Eloignement des quartiers les uns par rapport aux autres, d’où la nécessité de nombreux déplacements qui ne facilitent pas un suivi attentif de la catéchèse ; les catéchistes sont insuffisamment formés, et les enfants ne viennent pas régulièrement aux séances catéchétiques.
Il faudrait élaborer, définir et diffuser une pastorale des baptêmes d’enfants, de la préparation des chrétiens au mariage (notamment dans le cas des mariages mixtes), des situations polygamiques.
Les méfaits de l’alcool sont évidents : comment y faire face ?
Les nombreux problèmes de survie (chômage, petits salaires, soldes différées..) rendent particulièrement difficiles l’existence quotidienne, qu’il s’agisse de l’existence familiale ou du cheminement paisible des communautés chrétiennes.

Un autre défi adressé aux paroissiaux de Badala est celui d’un juste œcuménisme dans leur vie quotidienne, non seulement vis-à-vis des chrétiens protestants, avec lesquels les relations se sont améliorées depuis un certain temps, mais par rapport à l’islam ambiant. Dans l’ensemble, s’exerce entre catholiques et musulmans une grande tolérance et un respect réciproques des personnes. Les événements familiaux (baptêmes, mariages, décès) sont occasions de partage. On a même vu chrétiens et musulmans se donner la main pour construire leurs lieux de culte.


Succession des Equipes Apostoliques de la Rive Droite

1969-1971 P. Francis Verstraete, seul permanent
1972-1974 P. Verstraete P. Joseph Giraudet
1974-1976 P. Verstraete, Abbé Bernard Lassalvy, Sr. Jacqueline Pron
1976-1980 P. Verstraete. Guiseppe Giacon. P. Joseph Varenterghen, Sr.
Jacqueline Jiron
1981 P. Verstraete Sr. Jacqueline Jiron
1982-1983 P. Verstraete, P. Jan Van Haandel. Sr. Jacqueline Piron, Sr. Maria Schmid.
1983-1985 Les mêmes + Sr. Pilar Vigil.
1985 Les mêmes + Abbé Jean Marie Traoré
1985-1986 Ab. Jean M. Traoré, P. Van Haandel, SS J. Piron, maria Schmid, Pilar Vigil
1986 Ab. Jean M. Traoré, P. Henri Cavrois, P. Hervé descours, Sr. Jacqueline Piron, Sr. Maria Schmid, Sr. Marcelle Gaborit.