Les évêques maliens, en visite ad limina à Rome, ont été reçus jeudi 7 mai par le pape François. Il s’est adressé à des évêques qu’il sait « confrontés à des difficultés entre autres d’ordre sécuritaire ».

Le pape François a dressé un constat à la fois sombre et teinté d’espoir, de la situation au Mali en recevant, jeudi 7 mai les évêques du pays en visite ad limina, rapporte Radio Vatican. Si la situation géopolitique, sécuritaire, « a parfois mis à mal la cohabitation entre les diverses composantes de la société, n’épargnant pas l’harmonie entre les hommes et les femmes des diverses religions présentes sur la terre malienne riche d’un glorieux passé, synonyme d’admirables traditions dont la tolérance et la cohésion », la Conférence épiscopale malienne a su « préserver l’esprit du dialogue interreligieux : l’engagement commun des chrétiens et des musulmans pour la sauvegarde des trésors culturels du Mali ». Avec un exemple à l’appui : « les grandes bibliothèques de Tombouctou, patrimoine de l’humanité, en sont une éloquente illustration ».
 

En ces moments « difficiles », a poursuivi le pape, « chacun est appelé à se surpasser, en élevant le regard au-delà de l’horizon de l’égoïsme et des intérêts partisans pour rechercher le bien commun ». Ainsi, le pape s’est réjoui d’une Église au Mali « bien présente dans le domaine de l’éducation à la paix » et dont les « communautés chrétiennes contribuent activement à promouvoir une authentique réconciliation nationale ».

« L’Église au Mali manifeste un beau dynamisme dans son œuvre d’évangélisation », s’est félicité le pape. Car, « dans cette situation, les communautés chrétiennes et leurs pasteurs sont appelés à un témoignage de foi encore plus marqué, fondé sur une adhésion sans réserve aux valeurs de l’Évangile ».

« Appelés à annoncer concrètement par leur témoignage l’Évangile de la vie »

Le témoignage chrétien concerne aussi la famille, la femme et les jeunes : « au niveau de la famille, il a encore besoin de plus de cohérence ». Aux évêques, il rappelle un « contexte socioculturel marqué aussi par le divorce et par la polygamie ». Les catholiques sont alors « appelés à annoncer concrètement par leur témoignage l’Évangile de la vie et de la famille ».

Le pape encourage également les évêques « à poursuivre [leur] action pastorale en portant une attention particulière à la condition féminine : promouvoir la place de la femme dans la société et combattre tout abus ainsi que toute violence contre elle, c’est aussi une forme d’annonce de l’Évangile de Jésus-Christ qui a voulu naître d’une femme, la Vierge Marie ».

Il les a aussi encouragés à « poursuivre [leurs] efforts en vue du discernement des vocations sacerdotales : la moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Mes prières ne cessent de s’élever vers Dieu, avec les vôtres, pour qu’il envoie des ouvriers à sa moisson. L’accompagnement patient et paternel des prêtres est un autre chantier sur lequel votre attention ne devrait pas se relâcher. Soyez pour eux, et particulièrement pour les plus faibles, des pères, des frères et des amis qui savent les soutenir et les encourager. »

Avec Radio Vatican