Les 21 et 22 novembre a  eu lieu le 44e pèlerinage national de l’église catholique au Mali, qui a aujourd’hui 127 ans d’existence. La délégation officielle est arrivée le samedi 21 novembre avec plus d’une heure de retard par  le train spécial  affrété par transrail pour la circonstance. Plus de 600 pèlerins ont voyagé par le train.

Après la cérémonie d’accueil traditionnel au sanctuaire, des pèlerins arrivés  dans la journée du samedi, les évêques ont apporté une modification dans le reste du programme du pelerinage.

La cérémonie pénitentielle a été simplifiée. Il n’y a pas eu de confession individuelle, mais communautaire, contrairement aux autres années.

Les évêques ont donné l’absolution generale tout en conseillant aux fidèles d’approcher un prêtre dès que l’occasion se présentera.

Ainsi en une heure, la cérémonie de réconciliation était terminée et les pèlerins ont été invités à monter à la colline pour commencer la veillée. C’est finalement aux environs de 17H30 que cette veillée a commencé sur le thème, Marie notre mère, aide nous à vivre en frère et sœurs.

A travers une chorégraphie, pendant plus de deux heures d’horloge la chorale de Ségou a essayé d’aider les fidèles pèlerins à méditer sur le problème de la fraternité. 

La veillée qui commençait habituellement à 20 heures par une procession vers la colline mariale a été simplifiée. Après la cérémonie de réconciliation communautaire dans le sanctuaire, il a été demandé aux fidèles de se rendre sur la colline comme il peut. Ainsi la veillée de prière a commencé à 17H30 par une cérémonie d’accueil des diocèses. 

Ensuite au rythme de chants, de pas de danse et à travers des sketchs, la chorale de Ségou a fait ressortir tous les maux qui brisent la fraternité dans les familles, les communautés et dans le pays. C’est à 21 H que les cérémonies  prendront fin sur la colline.

L’adoration nocturne par diocèse a été annulée. Mais le sanctuaire ne s’est pas désemplie toute la nuit jusqu’à la messe dominicale de 8H30.
Le dimanche 22 novembre, la messe a commencé par une procession du presbytère au sanctuaire.

La messe était présidée par Monseigneur Augustin TRAORE, évêque de Ségou. On notait la présence de Mgr Jean Baptiste TIAMA, évêque de Sikasso et président de la conférence épiscopale du Mali ; Mgr Georges, évêque de Mopti et Mgr Jonas DEMBELE, évêque de Kayes.

Dans son homélie, le prélat de Ségou, a d’abord remercié les forces de l’ordre qui depuis le debut du pèlerinage assurent avec dévouement la sécurité et la protection des fidèles. Il faut rappeler que le 20 novembre tandis que plusieurs pèlerins étaient en route pour Kita, l’hotel Radisson a été attaqué par des terroristes faisant 22 morts. Les pelerins ont été invités à prier pour les victimes et boureaux et le Seigneur nous inspire les voies 

et moyens pour mettre fin à ce carnage à travers le monde. 

Mgr Augustin a ensuite rappelé le thème de ce 44e pèlerinage : « Marie, notre mère, aide nous à vivre en frères et sœurs ». Une invitation à l’amour du prochain et à construire la Paix. Mais la paix n’est possible que si nous la voulons vraiment. Depuis longtemps nos ancêtres nous avaient conseillé appris le respect des autres, le respect des ainés, l’amour du prochain. Et la Bonne nouvelle est venue nous confirmer dans la pratique de ce respect et nous enseigner que chaque la personne humaine est sacrée, car créée à l’image et à la ressemblance de Dieu.

Mais force est de constater que le commandement de Dieu n’a aucun impact sur la conscience de nos contemporains. On ne respecte plus son semblable. Un homme qui tue son semblable se nie soi-même et ne respecte plus Dieu.

La fraternité à laquelle nous sommes appelés dépasse les frontières ethniques et religieuses. Elle invite au partage à la solidarité.

Jésus n’a pas eu peur de dire la vérité aux pharisiens et à tous ceux qui brimaient le prochain ou qui se mettaient au-dessus des autres. Il a dérangeait beaucoup par sa façon de faire. Il a pardonné à ses bourreaux et nous invite à aimer nos ennemis et à faire du bien à ceux qui nous haïssent. Nous sommes tous appelés à devenir frères et sœurs. Ce n’est pas notre baptême qui qui est signe de notre appartenance à l’église, mais c’est l’amour que nous manifestons aux autres. Jésus demande à renoncer à la vengeance, il invite à l’humilité, notre baptême nous impose cela.

A la fin de la messe le ministre des affaires religieuses et du culte a pris la parole  pour dire que le Mali est un pays laïc et l’état est respectueux de toutes les confessions religieuses. Il a exhorté les chrétiens a donné l’exemple de la fraternité.

Le pèlerinage se déroule à un moment où le pays traverse un drame, l’attentat terroriste à l’hôtel Radisson Blue. Le ministre a invité les pèlerins à prier et à être d’artisans de Paix et de fraternité.

Le président de la conférence épiscopale, Mgr Jean Baptiste TIAMA, a quant à lui remercié le diocèse de Ségou qui était chargé de la préparation spirituelle de ce 44em pèlerinage. Il a salué la présence des autorités civiles, administratives et politiques et leur implication dans la préparation du pèlerinage national à Kita.

 

Pour tous les pèlerins il a souhaité que la  foi et l’espérance guide chacun pour un mali solidaire et fraternel. Que nous sachions porter haut le témoignage de la fraternité.

Ce 44e pelerinage a pris fin à midi, les pelerins ont pris le chemin du retour après le repas de 13H. Que Dieu exauce les prières pour un Mali prospère et fraternelle. A bientôt pour le 45e pèlerinage.

Abbé Timothée Diallo