Les 12-13 et 14 Janvier 2012, les Evêques du Mali ont tenu la première session ordinaire de leur Conférence Episcopale au titre de l’année 2012.

Les questions traditionnelles, relatives à la vie de notre Eglise locale ont constitué le menu de leurs réflexions et échanges.

En outre, comme à l’accoutumée, ils ont porté une longue attention aux préoccupations et soucis des populations des villages et des villes dont ils ont la charge pastorale. Ces préoccupations et soucis sont d’une actualité brûlante. Ce sont, entre autres :

  1. L’insécurité rampante et grandissante au Nord, dans nos cités et sur nos routes.
  2. L’insécurité alimentaire qui risque de conduire à la famine.
  3. Les échéances électorales prochaines que beaucoup qualifient « à risque » car elles suscitent de lourdes inquiétudes quant à leur déroulement et à la période post-électorale.
  4. L’éducation en général et le problème scolaire en particulier sont une bombe qui trouble le sommeil de tout Malien conscient de la gravité de la chose.

Face à ces situations, les Evêques, en hommes de Foi et responsables d’un peuple de croyants :

  1. En appellent à la Foi de tous les Maliens. Ils en appellent au sens de Dieu et à la sainte crainte de Dieu. Que le peuple croyant du Mali –chacun dans la confession religieuse qui lui est propre – aborde toutes ces situations avec le sentiment que Dieu le voit et l’entend.
  2. Les Evêques saluent tous les artisans de paix au Mali. Ils appellent tous les Maliens à vouloir vraiment la paix : que toutes les déclarations de paix au Nord, les déclarations de volonté d’élections libres, transparentes et paisibles soient faites devant Dieu qui entend et qui apprécie.
  3. « Parler vrai – Agir en vérité » a été l’invitation de son Excellence Monseigneur Jean Marie CISSE, homme d’Eglise et patriote engagé ! C’était aux heures agitées des années 1991 à 1995. Dans la période qui nous introduit progressivement aux joutes électorales, les Evêques invitent :
  • les candidats aux différents scrutins à être vrais dans leurs promesses et leur ambition pour le Mali
  • les citoyens à se préparer et à se disposer à aller massivement aux urnes en toute liberté, conscience et responsabilité.
  1. S’agissant de l’école, les Evêques estiment que la crise est le reflet de celle que traverse la société entière. L’enrichissement rapide et par tous les moyens est devenu la valeur première. La richesse frauduleusement accumulée de certains crée de douloureuses frustrations chez les autres. La tentation est alors grande de vouloir aller « jusqu’au bout » pour obtenir les mêmes avantages matériels.

Dès lors il faut une réelle volonté nationale d’assainir nos mœurs dans ce domaine et consentir aux sacrifices nécessaires inéluctables pour trouver de vraies solutions aux défis titanesques de l’école. « Il faut - dit le Pape Benoît XVI – vouloir devenir juste pour construire un ordre social juste ». L’éducation en famille comme à l’école est justement le lieu où se construisent le présent et le futur de cet ordre social juste auquel tous les Maliens aspirent dans le secret de leur cœur.

  1. Et que dire de l’insécurité alimentaire, sinon qu’elle est un grand défi à notre capacité de mettre en pratique cette valeur sociale qu’est la solidarité. Les efforts déployés par la Nation serviront-ils à apaiser la faim ou à édifier des villas de la faim ? Qu’à Dieu ne plaise !
  2. Mais qu’il plaise plutôt à Dieu :
  • De donner aux décideurs et leaders la claire vision de ce qu’il faut faire, le courage, la volonté et la force de l’accomplir.
  • De donner aux autres le sursaut patriotique nécessaire pour préserver notre vivre ensemble.
  • De donner à tous la volonté de marcher selon ses commandements. La crainte de Dieu est le commencement de la Sagesse. Et la sagesse est le chemin de la Paix.

Que Dieu bénisse le Mali ! AMEN

                                        

Bamako, le 14 Janvier 2012

LES EVÊQUES